Bienvenue sur le site de la section CFDT Crédit Agricole Sud Méditerranée!
31 Juillet 2020
Les banques de la zone euro ne devraient pas verser de dividendes à leurs actionnaires en 2020. Prudente, la Banque centrale européenne (BCE), superviseur du secteur bancaire, leur a demandé de continuer à geler le versement de dividendes et les programmes de rachat d'actions jusqu'au moins janvier 2021.
Cette recommandation, décidée en mars, courait jusqu'au mois d'octobre. La Banque centrale a également durci le ton concernant les rémunérations variables préconisant aux établissements d'être « extrêmement modérés » dans le paiement de bonus. La situation sera réévaluée au quatrième trimestre.
Alors que la crise du Covid-19 pèse sur l'économie européenne, la BCE entend « préserver la capacité des banques à absorber des pertes et à soutenir l'économie dans cet environnement particulièrement incertain ». De fait, pour soutenir l'économie, les établissements doivent pouvoir continuer à prêter.
« La constitution de réserves robustes de capitaux depuis la dernière crise financière a permis aux banques de continuer à prêter aux entreprises et aux ménages, pointe le président du superviseur bancaire, Andrea Enria. Il est d'autant plus important d'encourager les banques à utiliser leur capital pour se concentrer sur cette tâche principale de prêter. »
Créances douteuses
De plus, la pandémie devrait se traduire par une augmentation des faillites d'entreprises et donc des créances douteuses (crédits non remboursés) pour les établissements. Ces derniers ont déjà accru le montant des provisions pour y faire face au premier trimestre. « Le secteur bancaire européen peut résister à la crise », assure la BCE. Mais une détérioration de la situation entraînerait une « diminution significative du capital des banques nécessitant des mesures supplémentaires ».
Ces dernières semaines, les banques françaises avaient émis le souhait de pouvoir verser à nouveau des dividendes. « L'absence de paiement de dividendes pénalise les banques européennes par rapport à leurs concurrentes, notamment américaines, et pèse sur leurs valorisations boursières », avait ainsi expliqué au Figaro Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire française (FBF) et directeur général de Société générale. Le secteur bancaire européen a perdu plus d'un tiers de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année, certains titres enregistrant des pertes plus importantes (- 54 % pour Société générale).
Mardi, les bancaires françaises ont résisté en Bourse. « La BCE n'a pas véritablement justifié sa décision plutôt conservatrice », avance Jérôme Legras. Alors que les banques publieront leurs résultats semestriels dans les jours qui viennent, les investisseurs attendent aussi d'y voir plus clair. « Les résultats des banques françaises ne devraient pas être mauvais, prévoit Jérôme Legras. Grâce aux nombreuses mesures de soutien de l'État, les faillites d'entreprises ne se sont pas encore matérialisées. Et les activités de marché ont certainement enregistré de bons résultats. »
lefigaro.f