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La santé au travail à l’épreuve du COVID-19, il y aura un avant et un après la crise !

 

La santé au travail à l’épreuve du COVID-19, il y aura un avant et un après la crise !

La crise sanitaire que nous vivons depuis le début de l’année laissera des marques indélébiles sur notre société. Au-delà d’un sentiment d’aggravation de leur état de santé, de leur fatigue physique ou psychologique, les salariés s’interrogent sur leur avenir sur le plan de l’emploi mais aussi de leur projet de vie. Tout en faisant bien la part des choses entre le souhaitable et le probable, ils sont très nombreux à vouloir donner du sens à leur travail quitte à changer radicalement de vie. En tous cas, les décideurs et acteurs sociaux doivent être à l’écoute de ces nouvelles demandes. Une enquête annuelle toujours très riche du groupe Malakoff-Humanis [1] réalisée à l’issue de la première période de confinement.

La santé physique et surtout psychologique affectée par la pandémie

Si 8 % des salariés jugent que leur état de santé s’est amélioré depuis le début du confinement, ils sont plus nombreux (12 %) à considérer qu’il s’est aggravé. Les malades ou les aidants sont évidemment les plus nombreux dans cette deuxième catégorie alors que chez les mieux portants on trouve les télétravailleurs ou encore les ouvriers du bâtiment probablement pour ces derniers parce que le confinement a été une pause dans un travail difficile.

Plus largement, les salariés qui ont travaillé durant le confinement ont ressenti plus de fatigue physique (45 %) qu’avant la crise et plus de fatigue psychologique (45 % aussi). 22 % des salariés ayant travaillé ont déclaré avoir eu un rythme de travail plus ralenti. Ce sont plus particulièrement les salariés des transports, ceux des entreprises de moins de 10 salariés, ceux du Nord-Est de la France, les ouvriers, ou les salariés en chômage partiel.

Mais 40 % des salariés ont estimé qu’au contraire, le rythme s’est accéléré. Sans surprise on les trouve dans la santé et l’humanitaire mais aussi chez les cadres et managers, les moins de 30 ans, ceux qui ont des enfants et ceux qui n’ont pas bénéficié du chômage partiel. La charge de travail s’est alourdie pour 22 % des salariés et allégée pour 12 % d’entre eux.

33 % des salariés se plaignent d’une intensité du travail plus forte qu’avant la crise, le travail empiétant même sur la vie personnelle pour 23 % d’entre eux. Un salarié sur cinq a plus peur qu’avant la crise de perdre son emploi. 18 % se sentent plus isolés qu’avant (contre 10 % qui pensent l’inverse). 28 % des salariés estiment que la qualité de vie au travail s’est dégradée alors que 13 % pensent l’inverse.

Des inégalités et fragilités aggravées

L’enquête montre aussi les inégalités qui se sont accentuées entre les différentes catégories professionnelles. Ainsi, les salariés aidants ont ressenti plus de fatigue psychologique que les autres, particulièrement ceux du secteur médico-social qui ont subi plus de tensions au travail que les autres salariés. Les ouvriers ont connu plus de difficultés financières. Les salariés à temps partiel ont plus peur que les autres de perdre leur emploi. Les salariés monoparentaux ont rencontré plus que les autres des difficultés pour concilier vie familiale et professionnelle.

Si pour 84 % des salariés la crise n’a pas affecté leur situation financière, 16 % rencontrent des difficultés financières liées à la crise sanitaire. On les trouve plus que la moyenne dans les catégories déjà les plus fragiles : chômeurs, aidants, malades, ouvriers ou salariés des petites entreprises.

Pour certains salariés, au-delà des aspects professionnels, la période a été douloureuse. Ainsi, pour 4 % des salariés, la vie personnelle s’est trouvée bouleversée (séparation, divorce). 6% ont connu un deuil.

Pour les salariés, les entreprises ont bien géré la situation

80 % des salariés considèrent que leur entreprise s’est bien adaptée à la situation. Ils considèrent qu’elle a pris les mesures nécessaires pour les protéger de la contamination (85 %), pour les protéger de leur emploi (84 %) et pour assurer la continuité de l’entreprise (83 %). Si leur adaptation à la nouvelle situation, leur communication (jugée transparente et régulière) ou encore leur capacité à maintenir le lien social, à innover y compris en créant de nouveaux outils de travail ont été globalement appréciées par les salariés (entre 60 à 78 % d’opinions favorables), cela a été moins le cas pour les accompagner psychologiquement (43 %) notamment en termes d’écoute et de soutien.

Même si les pourcentages d’approbation sont un peu moins élevés, les pratiques managériales ont été globalement positivement appréciées.

La crise a révélé de nouvelles aspirations chez les salariés

Les salariés sortent plutôt optimistes de cette première partie de crise. S’ils souhaitent à 92 % que leur entreprise priorise l’emploi et les salaires dans sa stratégie, ils sont encore plus des deux tiers à penser que cela se réalisera. De même, ils souhaitent que les questions de santé soient privilégiées mais ne sont plus qu’un peu plus de la moitié à penser que cela se traduira dans les faits. Et s’ils souhaitent à 85 % que leur entreprise renforce son engagement pour l’environnement, ils ne sont plus que 48 % à penser qu’elle le fera.

Ils pensent que la stratégie de l’entreprise consistera à améliorer la compétitivité et la productivité (64 %), priorité qu’ils partagent à 67 %. Ils sont moins nombreux à souhaiter la transformation numérique (50 %) alors qu’ils pensent à 52 % qu’elle se réalisera.

Si pour quasiment deux tiers des salariés cela n’a rien changé, le sens donné à leur travail a évolué pour 35 % d’entre eux, presque également partagé entre ceux pour qui le travail a moins de sens pour eux (18 %) et ceux qui à l’inverse trouvent que leur travail a plus de sens (17 %). 23 % des salariés ont le sentiment qu’ils exécutent un travail plus utile qu’avant contre 13 % qui pensent l’inverse. Ce sentiment d’utilité du travail se trouve notamment et sans surprise chez les personnels de santé mais aussi chez les travailleurs qui ont continué à travailler sur site.

La crise semble avoir modifié certains comportements chez les salariés qui sont autant d’éléments positifs pour l’avenir. Ainsi, 38 % ont cherché plus qu’avant à avoir une alimentation plus saine durant la crise, 31 % plus qu’avant à pratiquer une activité sportive, 23 % à améliorer leur sommeil et 22 % à moins consommer d’alcool. Ce qui est frappant c’est que le désir de continuer se situe à des niveaux importants (entre 82 à 97 %).

Plus frappant encore, la crise semble avoir provoqué une volonté de changement chez de nombreux salariés. Près de 4 salariés sur 5 aspirent à changer de domicile tout en conservant leur emploi en travaillant à distance. Presqu’autant voudraient se mettre à leur compte. Deux tiers sont prêts à changer d’employeur tout en restant dans le même secteur d’activité. 61 % sont même prêts à changer d’activité. Enfin deux tiers veulent déménager dans une autre ville ou une autre région.

Quant au travail, ils souhaitent qu’il évolue largement vers plus de travail collaboratif-participatif (79 %), davantage de souplesse et de flexibilité du temps de travail (83 %), un management davantage porté sur la confiance et l’encouragement (85 %), davantage de souplesse sur le lieu de travail (66 %). Ils sont moins enthousiasmés (48 %) par une évolution des espaces de travail genre bureaux partagés, flex-office ou fin des espaces personnels. Au-delà des aspirations, les salariés sont beaucoup plus dubitatifs sur la réalisation de tels objectifs.

 

Ce sondage confirme, s’il en était besoin, que les salariés attendent une réelle inflexion des organisations et des relations de travail entre directions et salariés et en matière de mode de management. La crise n’a fait qu’amplifier le mouvement et les entreprises avec leurs partenaires syndicaux doivent s’en saisir. Malgré les malheurs personnels et les difficultés qu’engendrent cette crise, c’est aussi le moment de se poser les bonnes questions et de trouver collectivement les moyens de répondre aux aspirations des salariés vers plus d’autonomie et de reconnaissance au travail.

clesdusocial.com

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